Les
événements que saint Marc décrit dans son évangile ressemblent à la situation
et aux problèmes de notre temps. Nous vivons une période très agitée, où
l'angoisse est de plus en plus présente. Des faits terrifiants par ci par là,
des catastrophes naturelles, des épidémies, les terribles ravages du sida, du
cancer, du paludisme... les famines, les génocides, le terrorisme, les hommes
transformés en bombes vivantes... on pourrait vraiment croire à cette fin dont
nous parle Jésus !Et les faux prophètes s'empressent et surgissent
de partout pour surfer sur l'occasion en or de prédire les malédictions.
Or Jésus lui-même nous dit que personne ne sait ni
le jour, ni l'heure où ces événements arriveront. Dieu seul le sait.Il faut reconnaître que si, d'une part les experts
nous alarment, avec raison, sur le réchauffement climatique ou sur les
bouleversements planétaires face aux signes inquiétants qui se multiplient,
d'autre part, et curieusement, les mêmes experts accordent un long avenir à
notre planète.
Dans la Bible, il est écrit que Dieu ne veut pas
provoquer un autre déluge... qu'il trouve que le monde qu'il a créé est bon.S'accorder à dire que Dieu veut détruire le monde,
c'est ainsi devenir ses accusateurs, reconnaissant que ce monde créé par lui
est mauvais et sans espoir d'avenir.
Comme Satan, dans le livre de Job, on devient
alors les tentateurs de Dieu.
Ce comportement survient dès qu'on accède à une
réflexion négative, destructrice et critique... très différente de
l'inspiration qui vient de Dieu et qui nous dit que son œuvre est bonne, que
son œuvre s'accomplit malgré les épreuves et dans les épreuves.
Cependant, il est vain pour nous de prédire cette
fin du monde. Nous savons tous qu'il existe une fin pour chacun et chacune de
nous : notre mort est notre fin à tous. Elle peut nous surprendre, surgir
à l'improviste. Mais Jésus nous invite à être vigilant, à veiller et à vivre
attentif aux signes du temps. Il nous invite au réalisme : il sait bien
que l'histoire humaine, que chaque vie humaine est marquée par les épreuves. A
chacun de les affronter, soit dans une attitude fataliste, soit en gardant la
foi et l'espérance. C'est à cela que Jésus nous invite : continuer à avoir
foi en sa fidélité, confiance en son amour à travers les épreuves.
Jésus parle du jugement de Dieu. Mais ce qui est
rassurant, c'est de savoir que Dieu est un Père miséricordieux, fidèle et
sincère. Nous ne devons pas nourrir la crainte face à lui.
Nous sommes donc loin des discours qui associent
le jugement à une fin du monde catastrophe et à la colère de Dieu.
Ce ne sont que des discours humains de nature à
faire peur et à manipuler. Attention à toutes les interprétations des messages
venus « d'en haut », peu crédibles lorsqu'ils n'invitent pas à
l'amour, à la paix et à la vraie conversion du cœur.
Le texte d'aujourd'hui est une invitation non à
la peur mais à l'espérance. Il se termine
avec la belle Parabole du figuier : «Quand
ses branches reverdissent et que sortent les feuilles, vous savez que l'été est
proche.»
N'attendons pas pour mettre en pratique la Parole
de Dieu. Devenons des pierres vivantes, travaillons sans relâche à
l'accomplissement du monde nouveau dont nous parle Jésus, à l'humanisation de
notre terre, au respect de toute vie afin que notre monde devienne un monde
fraternel, un monde d'amour, de justice, de paix et de solidarité entre tous.
Abbé Wenceslas MUNGIMUR - Vice-Doyen de Saint-Martin |